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5 mai 2025
Déclaration de la société civile préalable à la réunion intersessionnelle du Processus de Kimberley à Dubaï | 12-16 mai
Depuis plus de deux décennies, l’industrie mondiale du diamant s’appuie sur le Processus de Kimberley (PK) comme preuve d’un approvisionnement responsable. Créé en 2003 pour empêcher le commerce des diamants d’alimenter les guerres civiles, le PK a constitué une première étape cruciale. Mais en 2025, une chose est claire : un PK incapable de se réformer fait partie du problème, plutôt que de la solution pour les communautés touchées par l’exploitation minière du diamant.
La Coalition de la Société Civile pour du PK (CSC PK), ayant une statut d’observateur de au sein du PK, signale régulièrement—et plus récemment dans son documentaire Beyond Shining Illusions—que trop de diamants restent encore aujourd’hui entachés par la violence, les violations des droits humains et les dommages environnementaux. Le PK est loin d’avoir achevé son travail, et un nouvel effort collectif est nécessaire de toute urgence.
Qu’est-ce que le PK ?
Le PK est une initiative internationale menée par les États visant à empêcher le commerce des diamants de conflits. Il certifie les diamants bruts comme « expents de conflits » sur la base de contrôles internes exigés des États membres. Ces contrôles—ainsi que les statistiques commerciales soumises pour la production artisanale et à grande échelle—font l’objet d’un examen par les pairs. Bien que l’industrie et la société civile n’aient pas de droit de vote, elles sont observatrices au sein du PK, ce qui permet un dialogue tripartite.
Et ce que le PK n’est pas
Malgré les affirmations de l’industrie selon lesquelles 99 % des diamants sont désormais exempts de conflits, le KP n’offre aucune garantie éthique. Sa définition restrictive des « diamants de conflits » ne couvre que ceux finançant des groupes rebelles, excluant de graves préoccupations telles que les déplacements forcés de communautés, la violence des forces de sécurité publiques et privées, la corruption ou la dégradation de l’environnement.
De plus, le PK ne trace pas le parcours d’un diamant de la mine jusqu’à la bijouterie. Il certifie uniquement les diamants bruts et ne réglemente pas les pratiques de mélange qui permettent de regrouper des pierres de différentes origines dans des lots étiquetés « d’origine mixte », effaçant ainsi toute traçabilité. Un accord récent permettant aux pays commerçants d’indiquer facultativement le pays d’origine sur les certificats du PK—sans exiger de preuves ni de contrôles— ne contribue que peu à changer cette situation. Par conséquent, les consommateurs sont induits en erreur et encouragés à penser que leurs diamants proviennent de sources responsables, alors qu’en réalité, le PK ne permet pas d’empêcher bon nombre des abus qu’ils souhaitent éviter.
Un système en crise
Les critiques concernant la portée limitée et les lacunes du PK ne sont pas récentes. Le PK a fait l’objet de multiples efforts de réforme au fil des ans, mais son processus décisionnel fondé sur le consensus a trop souvent été exploité pour bloquer tout progrès. Le résultat : un système stagnant qui ne répond pas aux besoins des communautés minières diamantifères, mais consacre ses ressources à maintenir les apparences auprès des consommateurs.
Ce qui doit changer
La société civile appelle les États et l’industrie à reconnaître ces défis persistants et à agir de manière audacieuse.
Reform priorities include:
- Transparence : faire de la confidentialité l’exception, et non la règle. L’ouverture est essentielle pour le suivi, la redevabilité, et la confiance du public.
- Reconnaissance honnête : reconnaître les préjudices persistants dans les secteurs miniers artisanaux et à grande échelle comme une première étape vers un changement significatif.
- Redéfinition des diamants de conflits : lutter contre toutes les formes de violence associées aux diamants, quel qu’en soit l’auteur.
- Une surveillance globale rigoureuse : les examens par les pairs ne doivent pas être des gestes symboliques ou des actes de bonne volonté. Le PK a besoin d’une surveillance solide et indépendante pour empêcher que des lacunes, la contrebande et la fraude ne compromettent l’intégrité des certificats du PK.
- Des échanges significatifs sur ce qui compte vraiment : éviter l’isolement et intégrer les enseignements tirés d’autres initiatives en matière de diligence raisonnable et de traçabilité. Favoriser l’apprentissage mutuel entre les membres du PK et avec d’autres initiatives internationales et promouvoir les dialogues tripartites au niveau national.
Au lieu de favoriser les progrès, le PK sert aujourd’hui souvent de bouclier, retirant la pression appelant l’industrie et les États à faire mieux.
2025 marque la fin du cycle actuel de réforme du PK. Il s’agit d’un nouveau moment charnière. Si le PK ne parvient pas à se réformer, d’autres initiatives doivent être élaborées de toute urgence afin de garantir une chaîne d’approvisionnement en diamants véritablement responsable, qui profite réellement aux communautés touchées par l’exploitation minière.
Il est temps que les discussions du PK deviennent plus constructives, fondées sur des preuves, réceptives à l’apprentissage et engagées en faveur de la justice pour les communautés touchées par l’exploitation minière des diamants. Il est temps une réforme qui ait un impact.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
info@kpcivilsociety.org