Kimberley Process Civil Society Coalition

Aucun remède pour un Processus de Kimberley défaillant : les discussions à Dubaï s’achèvent une nouvelle fois sans réforme

Cette semaine, les participants et observateurs du Processus de Kimberley (PK) se sont réunis à Dubaï pour la session plénière du PK, qui devait conclure un cycle de trois ans consacré à l’examen et à la réforme du programme. La société civile est profondément déçue qu’une fois de plus, les participants au PK ne soient pas parvenus à s’entendre sur les réformes urgentes qui s’imposent. Nous semblons répéter toujours la même chose. Nous souhaiterions sincèrement qu’il en soit autrement.

Il n’y a pas eu de consensus pour élargir la définition des diamants de conflit du PK – établie il y a 22 ans – afin d’y inclure des formes plus générales de violence et de violations des droits humains allant au-delà des insurrections rebelles.

Étant donné que certains ont tenté dès le début d’orienter cette discussion de manière à pouvoir attribuer la responsabilité du résultat à d’autres, nous estimons qu’il est de notre devoir, en tant que sentinelle de ce processus, de rétablir la vérité. Aucun groupe n’a à lui seul bloqué les progrès. Des vétos ont été émis de toutes parts, conduisant à une impasse fondamentale.

La société civile continue de réclamer transparence et honnêteté. Cette semaine, on aurait souvent dit que le monde était sens dessus dessous. Soudainement, tout le monde prétendait parler au nom des communautés et les défendre, y compris, et surtout, ceux qui ont toujours refusé toute forme de responsabilité de l’État dans les conflits et les violences. Un grand nombre de participants ont plaidé en faveur d’un traitement spécial : la violence n’est un problème que si elle n’est pas causée par des acteurs étatiques, et non lorsqu’elle provient de gouvernements en guerre ou de forces de police ou militaires recourant à une force excessive contre les communautés. Il serait difficile d’expliquer cela aux communautés qui en subissent les conséquences. Il est plus que cynique d’utiliser leur souffrance pour défendre des positions motivées par des intérêts personnels.

Si les débats sur la définition sont importants, ils sont loin d’être suffisants pour réparer un mécanisme de Processus de Kimberley défaillant. Cela nécessiterait une sérieuse remise en question de la manière dont le PK est mis en œuvre et dont les décisions sont prises.

Tout d’abord, comment le PK détermine-t-il si des diamants sont des diamants de conflit ? Dans le système et le contexte politique actuels, une telle décision serait tout simplement rejetée.

Deuxièmement, que se passe-t-il si le PK identifie des diamants de conflit ? Le cas de la République centrafricaine a démontré que les embargos, sans mesures d’accompagnement fortes, sont contre-productifs. Ils favorisent la contrebande et la violence au lieu de les empêcher.

Enfin, comment le PK aborde-t-il les nombreux autres défis qu’il a déjà reconnus dans la Déclaration de 2021 sur l’approvisionnement responsable en diamants ? Jusqu’à présent, cette reconnaissance ne s’est traduite par aucun changement dans le fonctionnement du PK.

Il en résulte un KP qui reste détaché de la réalité à un moment où les défis sont considérables et où le programme refuse d’assumer ses responsabilités. Sa portée reste comparable à une aiguille dans une botte de foin. Les communautés touchées par l’exploitation diamantifère se demandent comment ce programme pourrait être pertinent face aux nombreux problèmes auxquels elles sont confrontées.

Lisez les remarques de clôture de la Coalition de la société civile du PK prononcées le 21 novembre à Dubaï.

Pour plus d’informations: info@kpcivilsociety.org

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