26 septembre 2019
Un nouveau rapport, Real Care is Rare. An On-The-Ground Perspective on Blood Diamonds and the Fifth ‘C’, souligne l’existence actuelle de diamants de sang qui s’explique par les liens persistants entre diamants et violations brutales des droits de l’Homme (entre autres considérations éthiques) dans certaines localités minières diamantifères.
Le rapport, publié par la Coalition de la Société Civile du Processus de Kimberley (CSC PK), démontre que le KP n’intervient que là où les diamants bruts sont exploités par des rebelles dans le but de combattre des gouvernements. Cela permet aux diamants souillés par d’autres types de violence ou de conflits de s’écouler vers le marché global, dont la provenance est pourtant certifiée comme ‘non conflictuelle’. « Beaucoup de personnes sont conscientes de ce problème depuis des années, mais le PK traine encore des pieds pour élargir sa portée et s’attaquer à ces problèmes », déclare Shamiso Mtisi, le porte-parole de la Coalition de la Société Civile du PK.
Les cas mis en avant dans le rapport comprennent : un manque d’intervention là où les groupes armés exploitent des diamants sans combattre les gouvernements ; une implication militaire illégale dans le commerce du diamant et ; la perpétration de tortures et de meurtres à l’encontre de mineurs artisanaux dans le but de s’accaparer des champs de diamants ou de sécuriser des concessions industrielles – ensemble d’actes qui se poursuivent jusqu’à ce jour. Le rapport met également en évidence les enjeux liés aux graves dommages environnementaux causés par l’extraction minière industrielle.
Le rapport fait écho aux préoccupations grandissantes selon lesquelles, les dynamiques commerciales du secteur diamantaire, en créant un marché secondaire pour des diamants non-éthiques moins chers, assurent la continuité de ces abus, et ce, malgré l’existence de systèmes industriels supposés les prévenir. La Coalition de la Société Civile du PK relève que, tandis que certains États peuvent percevoir l’obstruction à la réforme du PK comme un moyen de protéger leurs intérêts commerciaux, beaucoup d’acteurs industriels expérimentés comprennent les risques d’atteinte à la réputation de l’ensemble du secteur diamantaire que représenterait un échec de la modernisation du KP. Des études de marché font apparaître une nouvelle génération de consommateurs plus socialement conscients que jamais. Pour ces acheteurs, la persistance de graves abus, là où le KP prétend unir les parties prenantes afin de protéger les communautés, commence à soulever des questions de crédibilité, non seulement pour le KP mais pour le secteur du diamant dans son ensemble.
Le rapport relève que cette nouvelle vague de consommateurs consciencieux continue à trouver les preuves de sinistres réalités d’abus liés aux diamants dans les témoignages et photos circulant publiquement. Il souligne les sérieuses conséquences de ceci pour l’image de marque du diamant et indique que cette menace ne peut être véritablement traitée que par la coopération internationale. Le rapport met l’accent sur la nécessité de mieux cibler les interventions du PK, afin de rendre ceci réalisable, sans causer de maux injustifiés à d’autres personnes dépendant des diamants.
En novembre 2019 le Processus de Kimberley va réunir ses délégués à New Delhi pour une réunion de la dernière chance afin de solutionner ces problèmes. Filip Reyniers d’IPIS, un membre de la coalition de la société civile qui a assisté aux récentes négociations autour de la réforme déclare : « Le PK semble encore avoir du mal à trouver un consensus. Malgré une société civile solide et les cris de réprobation de l’industrie durant les dix dernières années, certains représentants gouvernementaux demandent des preuves de la nécessité d’une nouvelle définition des diamants de conflits. Ce nouveau rapport devrait contribuer à dissiper leurs doutes. »
Téléchargez le rapport complet