Kimberley Process Civil Society Coalition

Les Nations Unies doivent aider le Processus Kimberley à être à la hauteur de son mandat de prévention des conflits

1er mars 2019

La Coalition de la société civile du Processus de Kimberley (CSC PK) a participé, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies le Jeudi 28 février 2019, à un panel de discussion intitulé « Des diamants du sang aux diamants de la paix : la prévention des conflits via le Processus de Kimberley ». La CSC PK a exhorté l’ONU à s’engager davantage dans le Processus de Kimberley et à assurer la supervision de l’avancée du programme de réforme tant nécessaire. L’ONU doit aider le Processus de Kimberley à être à la hauteur de son mandat de prévention des conflits.

Le panel, accueilli par la présidente sortante du PK, Mme Hilde Hardeman, traita des leçons qui devaient être tirées du Processus de Kimberley. L’événement précéda la présentation de la résolution finale de l’UE à l’Assemblée générale des Nations unies à New York le vendredi 1er mars.

La Coalition de la société civile souligna les dangereuses conséquences de l’implication de responsables militaires dans l’extraction ou le commerce de diamants pour la stabilité nationale et internationale. Les rapports des ONG, des médias et des experts soulèvent des inquiétudes concernant ces questions dans des pays comme le Zimbabwe, l’Angola, la RDC et le Venezuela.

Le représentant de la Coalition de la société civile du PK, Farai Maguwu, du Zimbabwean Centre for natural Resource Governance, a mis l’accent sur  l’inquiétude de la société civile à l’égard des circonstances entourant l’extraction de diamants dans un certain nombre de pays, faisant référence aux rapports répétés d’abus systématiques des droits de l’Homme dans les champs de diamants du Zimbabwe et d’Angola, incluant des violences extrêmes menant à l’assassinat de pauvres villageois qui, ne disposant d’aucun moyen de subsistance alternatif, creusent à la recherche de diamants alluviaux pour leur survie.

Présentant d’un point de vue zimbabwéen, la position de la CSC à l’égard de l’efficacité du PK, Farai Maguwu a également illustré les pratiques commerciales corrompues de certains acteurs industriels du secteur du diamant.  

Le directeur d’IPIS, Filip Reyniers, a présenté quelques-unes des leçons qui pouvaient être tirées des problèmes liés aux diamants de conflits qui affectent la République centrafricaine (RCA). Celles-ci incluent le besoin d’étendre la définition de ce que constituent les diamants de conflits ; une restriction qui empêcha l’intervention du PK en RCA pour prévenir le coup d’état, en 2013, d’un groupe de rebelles en partie financé par les diamants. Filip Reyniers regretta l’absence d’un engagement plus profond des Nations unies dans le PK.

Si les Nations unies n’assurent pas la supervision nécessaire, le PK risque de se focaliser davantage sur la poursuite des échanges plutôt que sur les interventions axées sur la paix et la sécurité », déclara Filip Reyniers.

Filip Reyniers souligna, qu’en dépit de l’évident et urgent besoin de réforme du PK, en l’absence de toute surveillance des Nations unies « les délégués du PK risquent de retourner en Inde sans rien de significatif à exposer à la fin de l’actuel cycle de réforme. »

« Il est temps de faire avancer le PK au-delà des nobles paroles. » déclara Fiona Southward, chercheuse à IPIS. « Si le PK ne réforme pas et ne commence pas sérieusement à mettre en œuvre les recommandations existantes, il ne demeurera rien de plus qu’un salon de discussion doré. Ceci représente un lamentable abus de la confiance des consommateurs, une usurpation de l’instrument même auquel les consommateurs se réfèrent pour s’assurer que leurs achats reflètent intrinsèquement la beauté et la pureté qu’ils sont supposés représenter. »   

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